Le 1er août 2014, le Conseil des ministres a approuvé les trois projets de loi portant sur la réforme de l'Impôt sur le revenu des personnes physiques, de l'Impôt sur le revenu des non-résidents, et modifiant certaines dispositions du régime de la TVA.
1.- Impôt sur le revenu des personnes physiques2015 | 2016 | |
Revenus jusqu’à 12 450 € | 20% | 19% |
De 12 450 € à 20 200 € | 25% | 24% |
De 20 200 € à 35 200 € | 31% | 30% |
De 35 200 € à 60 000 € | 39% | 37% |
60 000 € et plus | 47% | 45% |
2015 | 2016 | |
Jusqu’à 6 000 € | 20% | 19% |
De 6 000 à 50 000 € | 22% | 21% |
Plus de 50 000 € | 24% | 23% |
C) Rémunérations en nature :
(i) Remise d'actions gratuites par l'entreprise à ses employés : la non-imposition est supprimée, de sorte que ces rémunérations sont imposables à titre de rémunération en nature.
(ii) Cession de véhicules énergétiques : réduction de jusqu'à 30 % de l’imposition.
(iii) Cession et utilisation de logement appartenant au payeur : le taux de 5 % s'applique uniquement dans les hypothèses où les valeurs cadastrales ont fait l'objet d'une révision durant les 10 périodes d'imposition antérieures.
D) Revenus irréguliers :
La réduction de 40 % sur les revenus irréguliers provenant du travail passe à 30 %. Il convient de signaler que cette réduction ne s'applique qu’aux revenus calculés sur une seule période fiscale.
E) Dépenses déductibles :
Un plafond maximum de 2 000 € est fixé pour les travailleurs indépendants concernant cette déduction à titre d’« Autres dépenses ». Cette disposition inclut les dépenses telles que les repas, l’essence, les frais de déplacement, etc. À ce jour, ce plafond est fixé à 5 % sur les revenus nets. Dans les situations concrètes de changement de résidence pour motif professionnel vers une autre commune ou concernant des travailleurs souffrant d’un handicap, cette nouvelle limite pourra être augmentée.
F) Réduction générale concernant les revenus du travail :
• La réduction concerne uniquement les revenus nets du travail inférieurs à 14 450 € annuels. Il est également stipulé que, dans ce cas, pour pouvoir bénéficier de cette réduction, le contribuable ne peut obtenir des revenus perçus à un autre titre différents des revenus du travail supérieurs à 6 500 €.
G) Plans de retraite :
(i) Le plafond maximum des apports annuels au plan de retraite est réduit à 8 000 euros, sans prendre en compte l'âge du contribuable, et à 2 600 € concernant le conjoint, avec un plafond financier maintenu à 30 % sur les revenus du travail.
À l'heure actuelle, jusqu'à 10 000 euros par an peuvent être déduits, et 12 500 euros si l’intéressé est âgé de plus de 50 ans.
(ii) Liquidité concernant les plans de retraite : outre les deux hypothèses actuelles de liquidité des plans de retraite, en cas de chômage de longue durée et de maladie grave. La réforme introduit une nouveauté, une ancienneté supérieure à 10 ans des apports réalisés.
H) Revenus d’actifs fonciers :
(i) Locations :
Les propriétaires voient leur abattement général de 60 % maintenu. Toutefois, l'exonération totale concernant les bailleurs louant un logement à une personne âgée de moins de 30 ans est supprimée. La déduction fiscale concernant la location de logement pour des locataires percevant des revenus inférieurs à 24 100 euros est également supprimée.
I) Revenus d’actifs mobiliers :
(i) Dividendes:
L’exonération fiscale des dividendes de jusqu'à 1 500 euros est supprimée, de sorte que ces dividendes sont imposables à compter du premier euro.
(ii) Plans d'épargne :
Les plans d'épargne pouvant revêtir la forme de Compte individuel d’épargne à long terme ou d’Assurance-vie individuelle à long terme, en cas de dépassement de la période de 5 ans, ne sont pas imposables à
condition que la rétribution d’au moins 85 % des sommes apportées soit garantie. Les conditions fixées sont : - L’apport annuel maximum ne peut dépasser la valeur de 5 000 €.
(iii) Compensation fiscale des Instruments financiers antérieurs au 20 janvier 2006 :
Suppression du régime de compensation fiscale de l'IRPP en cas de revenus de capital mobilier générés durant une période supérieure à deux ans pour des contribuable possédant des instruments financiers acquis avant le 20 janvier 2006.
J) Revenus résultant d’une activité économique
(i) Location d’immeubles en tant qu’activité économique : la condition imposant l’obligation de disposer d’un local exclusivement voué à la gestion de l'activité disparaît. L’obligation de disposer d’une personne employée en vertu d’un contrat de travail et à temps complet est maintenue.
(ii) Modalité simplifiée de la méthode d’estimation indirecte : à partir de 2015, le critère du montant net du chiffre d’affaires durant l’exercice immédiatement antérieur passe de 600 000 € à 500 000 €.
(iii) Concernant la modalité simplifiée de la méthode d’estimation directe, un plafond maximum de 2 000 euros annuels est également fixé concernant les frais difficilement justifiables.
(iv) Travailleurs indépendants :
(i) Le taux de retenue concernant les professions indépendantes avec des revenus inférieurs à 15 000 euros annuels passe de 21 % à 15 %. Cette réduction s'applique à compter de juillet 2014. (ii) La retenue pour le reste des travailleurs indépendants passe de 21 % à 20 % en 2015, et à 19 % en 2016.
K) Recettes et pertes patrimoniales:
(i) Les taux d'abattement concernant les biens acquis avant le 31 décembre 1994 disparaissent.
(ii) Les taux d'actualisation des transmissions d'immeubles disparaissent.
(iii) Les recettes patrimoniales seront imposables au niveau de la base de l'épargne, inférieure à la base générale.
(iv) Dation en paiement et actions privilégiées. La loi prévoit une exonération des recettes patrimoniales suite à une dation réalisée pour le paiement d'un logement habituel, en vue de l'annulation de la dette garantie par une hypothèque, dès lors que l’intéressé ne possède pas d’autres biens ou droits lui permettant de s’acquitter de cette dette.
(v) Aucun gain, ni aucune perte, de type patrimonial, ne se produisent au niveau des compensations pécuniaires ou des adjudications de biens lors de l'extinction du régime matrimonial de séparation de biens imposée par voie judiciaire. La réforme législative stipule que les compensations ne donneront pas droit à une réduction de la base imposable du payeur, ni ne constitueront un revenu pour le bénéficiaire.
(vi) Exonération des plus-values pour les personnes âgées de plus de 65 ans. C'est-à-dire, les revenus patrimoniaux provenant de la transmission d'un bien quelconque de leur patrimoine, dans la mesure où le montant obtenu, avec un plafond de 240 000 €, est réinvesti dans la constitution de rentes viagères permettant de compléter la retraite. La réforme fixe un délai de 6 mois à compter de la transmission pour réinvestir le montant dans une rente viagère.
2.- Impôt sur le revenu des non-résidents
1.- Encouragement au talent : afin d'attirer, en Espagne, des personnes hautement qualifiées pour travailler dans des entreprises établies sur le territoire national, un taux spécifique de 24 % est prévu pour les premiers 600 000 € de rémunération, alors que le reste est imposable selon un taux marginal maximum comme tout autre contribuable. Les sportifs professionnels en sont expressément exclus.
3.- Impôt sur les sociétés
Les principales nouveautés de la réforme de l'Impôt sur les sociétés sont les suivantes :
1.- Amortissements : concernant l'immobilisation corporelle, les calculs d'amortissement sont simplifiés. Concernant l'immobilisation incorporelle, la période d'amortissement de l'actif est adaptée à sa durée, et dans les cas d'actifs ayant une vie indéfinie, le délai d'amortissement passe de 10 à 20 ans.
2.- Dépenses financières : la déduction des intérêts en cas de prêts participatifs est supprimée, ces derniers étant désormais considérés, du point de vue fiscal, comme une rémunération des fonds propres.
La règle de la limitation de la déduction des dépenses financières est maintenue à 30 % sur le bénéfice opérationnel de l'exercice.
3.- Dépenses assumées dans le cadre d'un service clientèle : les services clientèle sont limités à 1 % du chiffre d'affaires de l'entité assumant de telles dépenses, et la déduction des opérations réalisées entre des parties liées, avec un régime fiscal différent ou soumis à un taux d'imposition inférieure à 10 %, est supprimée.
4.- La déductibilité des rémunérations faites aux administrateurs en raison de prestations différentes de celles relevant de leur poste est admise, indépendamment du fait que l'entité offre des prestations relevant du droit commercial ou du droit du travail, en stipulant que de telles prestations ne peuvent être considérées comme des dons ou des libéralités.
5.- Opérations liées : Le taux applicable à de telles hypothèses passe de 5 % (1 % sociétés cotées) à 25 % en cas d'associé/société. La hiérarchie concernant la méthode d’évaluation est supprimée, et le taux s'adaptant le mieux à une opération concrète devra s’appliquer.
6.- Plus-values des filiales : Les entreprises ayant des parts sociales dans d’autres sociétés, supérieures à 5 % du capital ou ayant investi au minimum 20 millions d'euros dans le capital d'une autre société, ne seront pas redevables concernant les dividendes obtenus en raison de leur participation, ni en raison de leur vente, indépendamment du fait que la filiale soit basée en Espagne ou dans un autre État.
7.- Double imposition interne : Un régime transitoire est mis en place pour les exercices 2015 et 2016. Les dividendes perçus ainsi que les plus-values provenant de participations, suite à la transmission d'entités dans lesquelles elle participe au minimum à hauteur de 5 %, et avec une valeur d'acquisition inférieure à 50 millions d'euros, sont intégralement imposables.
8.- Double imposition internationale : l'exonération fiscale, tant au niveau des dividendes que des plus-values engendrées à l'occasion de la transmission d'entités, est soumise à la condition que l'entité liée ait été imposable, dans son pays de résidence, en vertu d'un impôt de nature identique ou analogue à l'impôt sur les sociétés, selon un taux d'imposition d'au moins 10 %. La condition établissant que l'entité liée réalise ses activités commerciales à l'étranger est supprimée.
9.-Bases imposables négatives : À partir de l'exercice 2016, la compensation sera limitée à 60 % de l'assiette imposable préalablement à sa compensation, avec possibilité de compenser, en tout état de cause, un montant d'un million d'euros. Elle est supprimée afin d'éviter que les bases imposables négatives ne puissent profiter du délai de compensation ou d'échéance.
D'autres règles sont également fixées concernant la déductibilité en cas d'acquisition pour raisons fiscales de sociétés inactives avec des bases imposables négatives.
10.- Taux d'imposition : La réforme fixe un taux général de 25 %. C'est-à-dire que le taux d'imposition général de 30 % est réduit à 25 %, ce taux étant de 28 % concernant les exercices entamés durant l'année 2015.
Pour les petites entreprises, selon la part de la base imposable à 300 000 €, le taux d'imposition est de 28 % pour l'année 2015 et de 25 % à compter de 2016.
Les micros-entreprises, durant l'exercice 2015, se voient appliquer un taux d'imposition de 25 % de toute leur assiette imposable (elles sont à l’heure actuelle soumises à un taux de 20 % pour les premiers 300 000 €).
Les entreprises de nouvelle création sont soumises à un taux d'imposition de leur assiette de 15 %.
11.-Déductions : Les déductions suivantes sont supprimées ou modifiées :
- Déduction en cas de réinvestissement : est supprimée.
- Déduction environnementale : supprimée.
- R+ D + I : le taux augmenté applicable à la déduction de R+D+I est amélioré.
D'autre part, le plafond de la part intégrale à l'application des déductions passe de 35 % à 25 %, et de 60 % à 50 % en cas de déduction pour R+D+I.
12.- Consolidation fiscale : Les sociétés espagnoles connaissant une participation d’au moins 75 % sont considérées comme faisant partie d'un Groupe d’entreprises, bien que cette participation soit possédée à travers des entités non-résidentes. La réforme exige également de posséder la majorité des droits de vote.
13.- Régime spécial concernant les fusions et scissions.
Le régime spécial s'appliquera par défaut, devenant un régime général, de sorte qu'il ne sera pas nécessaire d'opter pour une application, bien qu’elles doivent faire l’objet d’une communication.
14.- Sociétés de petite taille : Le régime spécial applicable aux PME n'est pas applicable lorsque l'activité principale de la société consiste en la gestion d'un patrimoine mobilier ou immobilier.
4.- Taxe sur la valeur ajoutée
1.- Modification du taux d'imposition :
L'application du taux réduit est supprimée.
2.- Modification de la base imposable :
(i) Dans les hypothèses de redressement judiciaire, le délai pour modifier la base imposable est élargi à deux mois à compter de la publication au Journal officiel de l'ordonnance de redressement judiciaire.
(ii) En cas de morosité des petites et moyennes entreprises, la réforme prévoit la possibilité de modifier l’assiette imposable si le délai de 6 mois s’est écoulé à compter de l’obligation de paiement, ou le délai d’un an en général.
3.- Opérations immobilières :
La condition que l'acquéreur bénéficie du droit à une déduction totale de l’impôt disparaît au profit d'une exonération des opérations immobilières. La nouvelle loi requiert uniquement que l'acquéreur bénéficie du droit à une déduction partielle.
4.- Remise de biens objet d'installation ou de montage :
La condition concernant les 15 % des frais de l'investissement est supprimée.
5.- Prorata spécial :
Sont élargies les hypothèses d'application du prorata spécial par rapport au prorata général, suite à la réduction du pourcentage de comparaison, concernant la déduction des parts assumées par rapport au prorata général de 10%, face aux 20 % actuels.
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